Jules Valles, évidemment !

Publié le par letang-moderne

valles.jpgC’est en murmurant  « j’ai beaucoup souffert » que Jules Valles meurt épuisé le 14 Février 1885. Il y 128 ans aujourd’hui.

Les dizaines de milliers de parisiennes et de parisiens qui l’accompagneront au Père-Lachaise sont les survivants infatigables de la commune.

Le cortège qui accompagne le cercueil est un cortège de lutte vraie. Et la violence qui frappe au moment de la rencontre des communards et des royalistes est dans la mort, le symbole désespéré d’une vie pleine d’énergie consacrée l’émancipation des  femmes et des hommes !

Celui qui a créé « la rue », « le peuple », « le cri du peuple », n’a jamais cessé de crier, de dénoncer le scandale !

« J'entends, écrit-il dans le premier numéro de la rue, le pas de charge des idées, marqué non seulement par les bottines du journaliste mais par la chaussure trouée du déclassé, par le soulier ferré de l'ouvrier et même par le sabot du paysan. »

Le courage inlassable de la révolte permanente contre l’injustice et la condition qui est faite au gens de peu est bien au cœur de la crise que subissent aujourd’hui les peuples !

Celui qui écrivait hier que « le capital mourait si tous les matins on ne graissait pas le rouage de ses machines avec de  l’huile d’homme » nous manque terriblement quand la détresse de nos frères pousse aujourd’hui, aspergé d’essence, le chômeur, à se bruler vif devant la boutique de pôle emploi !

Notre époque pue de la gueule, et schlingue  le cuir roussi qui grille devant la superette du chômage !

On souffre une misère du sentiment d’être un exclu, comme Valles, on souffre dés la plus jeune âge de l’oppression du système scolaire, on souffre de survivre pauvre dans un océan de richesse, on souffre de vivoter quand on aspire simplement à vivre !

Oui notre époque sue aigre de sa normalité, nous sommes tous, ou presque devenus des inadaptés aux règles d’un monde entièrement tourné sur l’objectif de ceux qui s’enrichissent !

Combien de couennes brulées sur les trottoirs, Combien de temps encore  cette société pourra dissimuler la misère qu’elle répand, la contrainte qu’elle imprime, l’ordre social et  les règles de bienséance qu’elle ordonne !

C’est en s’extirpant de son enfance, du mythe de l’ascension sociale que Valles avait compris que son  père qui croyait  voir dans l'enseignement un instrument de promotion sociale devint à grand-peine un universitaire besogneux, subissant, tout en bas de l'échelle,  subissant le mépris de ses supérieurs, toujours tremblant pour sa place et inquiet pour les fins de mois. Madame Valles s'efforçait de jouer à la dame ; elle parvenait surtout à se ridiculiser.

Avec cette troupe insensée de journalistes matinaux qui répètent chaque jour, les mêmes mots, avec leurs objectifs de croissance, et leur impératifs de compétitivité, avec leur mine réjouies pour nous dire que Michelin à fait de bons profits cette année, comme si cela était une bonne nouvelle pour nous, avec leur courbe, leur patati et leur patata, ils sont tous deveinsurge.jpgnu des madame Valles à vouloir nous faire accepter des règles d’un monde qui n’est désormais plus le nôtre !

Hier l’homme qui s’est immolé est mort que d’avoir beaucoup souffert, le peuple, le peuple qui cri, doit trouver la force de  comprendre le message d’un insurgé.

Un insurgé qui comme Vallès allume le feu. 

Acte désespéré et encore pas tout à fait compréhensible, on le dira fou, on psychologisera son acte, on le désocialisera…

Il est pourtant le signe d’une révolution qui s’avance réfractaire aux institutions, une révolution de pauvres, une révolution d’obscurs et de sans grade pittoresques…

C’est le moment, d’accélérer notre révolution citoyenne…. Parce que comme disait Valles : « c’est à se faire sauter le caisson. Si l’on ne se sent pas le courage d’être un lâche ! »

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L
<br /> Merci Alain<br /> <br /> <br /> Le silence crasse des médias sur ce sujet est à la hauteur de la peur qui commence à suinter entre leurs lignes et derrière leurs sourires hautins....<br />
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